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ATFG - Antony

Amis du Théâtre Firmin Gémier

La Vie théâtrale et culturelle en Banlieue Sud
TFG - 3

L'ATFG fête les 40 ans du TFG

15 décembre 2007
Salle Petresco
   40 ans déjà qu'un théâtre  est né à Antony, porté sur les fonts baptismaux par un maire clairvoyant et un directeur de théâtre visionnaire. Peu après (en 1969) une première association naissait, puis en 1972, notre association qui a donc 35 années de bons et loyaux services consacrées à la cause de la culture et du théâtre populaires. Deux anniversaires fêtés le 15 décembre par "une défense et une illustration", d'abord avec une brillante et émouvante remémoration due à deux mémoires de la vie  antonienne, Eliane et Marie-France. Ensuite avec les témoignages de deux spectateurs, Serge et Mohamed. Et un message amical d'un de ces directeurs qui ont fait vivre notre théâtre. Merci à tous !
Christine Louis
Présidente de l'ATFG
ATFG - 40 ans du TFG - Public
Le Programme

"Sans l'amour du Public...", Message de François Kergourlay

Marie-France Bohem et Eliane Franjou : Le TFG a 40 ans
avec :
Le Discours de Georges Suant
Un Entretien avec Jacques Sarthou
Revenu de L'Etoile (extrait) d'André Obey
Hommage au Marché, en 6 séquences et un envoi par Eliane Franjou

Je me souviens du TFG par Serge Herry
La première fois au TFG par Mohamed Mezghani


Hommage à Jacques Sarthou, Galerie documentaire




Le Message amical de François Kergourlay
Ancien directeur du TFG

"Sans l'amour du public pour le théâtre et sa toujours difficile entreprise, nous ne serions rien, nous artistes"
 
François Kergourlay devant le TFG - 2007
   « Je ne pourrai pas être là le 15, je répète une lecture pour une future création. Je serai de tout coeur avec vous en pensée. Je peux vous dire, et si vous le souhaitez, cela pourra être répété, que sans l'amour du public pour le théâtre et sa toujours difficile entreprise, nous ne serions rien, nous artistes. Grâce à l'expression de votre foi, nous pouvons continuer à oeuvrer et à croire en la pertinence de notre art. Je vous remercie donc pour votre soutien, malgré les chemins divers et épineux que nous sommes parfois amenés à prendre, nous, gens de théâtre. Bravo, continuez, nous avons besoin de vous. »

François
François Kergourlay devant le TFG
21 Septembre 2007
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le TFG a 40 ans

par Marie-France Bohem et Eliane Franjou
ATFG - 40 ans du TFG - Marie-France et Eliane - 1

Marie-France












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     Bonsoir Mesdames, bonsoir Messieurs….. Oh lala, ils sont tous là ! Ils sont au rendez-vous !


   Vers Eliane : Bien sûr, 40 ans c’est un  très bel anniversaire, ça se fête, mais de là à faire des discours, de là à rendre hommage comme dans un comice agricole, je ne sais pas si nous saurons…..

   Vers le public : Pour parler de notre Théâtre, il suffit du cœur ! Moi, tout ce que je pourrais vous en dire, c’est en évoquant mes souvenirs chaleureux, palpitants encore aujourd’hui de l’émotion qui les a gardés à ma mémoire. Pourtant, il faudrait un petit historique, une chronologie peut-être :
-    Qui au départ en a eu l’idée ?
-     Quels ont été les débuts ?
 Moi, je ne me rappelle pas tout.  

   Se tourne vers Eliane : Mais à deux on peut essayer- puis s’adresse au public : Et puis vous êtes là vous aussi !

A Eliane : Eliane, tu es bien placée pour nous dire ce qu’ont été ces 40 ans. Tu l’as connu et aimé dès le début ce Théâtre. Puis avec la création de l’Association, tu t’es promis que malgré sa pauvreté initiale - pensez-donc un hangar ! -il allait avoir un destin accompli. Il allait rayonner. Mais de là à durer 40 ans !  Et pourtant,  le théâtre Firmin Gémier a su vivre, grandir, se renouveler et même essaimer hors des murs et donner à plusieurs générations de spectateurs tant de joies et d’émotion…. 

A Eliane : Raconte comme cela a commencé.


Eliane
   Par un discours du Maire d’Antony, Georges Suant……..

Discours de


Georges Suant,
Maire d’Antony
de 1955 à 1977

                                  Président de l’Association Centre culturel d’Antony

Centre Dramatique Firmin Gémier

 

   Voici donc que sont ouvertes les portes du théâtre de la banlieue-sud Centre Dramatique Firmin Gémier. Nous n’aurons pas la vanité de penser que nous offrons à nos spectateurs un local luxueux… Nous avons simplement transformé ce qui était naguère halle du marché en une modeste cellule où le théâtre  pourra tenter de s’exprimer..

 Jacques Sarthou, avec sa gentillesse courtoise et l’emphase quelque peu mystique du comédien, prétend sentir que nous sommes dans un de ces lieux sacré où naîtra cette « métaphysique de la parole, du geste et de l’expression » qu’évoquait jadis le regretté Antonin Artaud.

 Dans le terre à terre de ma vie quotidienne de maire, j’ose avouer que les buts visés, par mes amis et moi-même, sont sans doute plus élémentaires bien qu’aussi ambitieux….. Nous voudrions que cette forme de culture permanente qu’est le théâtre de qualité pût être proposée aux populations laborieuses de nos communes dortoirs. Elles ne peuvent fréquenter les salles parisiennes trop lointaines et souvent inaccessibles pour le budget du salarié : nous croyons donc que le théâtre doit aller vers elles et je suis persuadé qu’avec les efforts et la compréhension de tous, la foule prendra ou reprendra le chemin du théâtre, cette noble distraction, « création totale où il ne reste plus à l’homme que de reprendre sa place entre le rêve et les événements.  

Marie-France

  Mais pourquoi Firmin Gémier comme nom ?

Eliane

 Jacques Sarthou nous l’a expliqué à sa manière au cours d’un entretien. Confidences, anecdotes d’un comédien-homme de théâtre, enjolivant peut-être quelquefois la réalité, mais toujours avec humour, sensibilité, humanisme, fidélité à son idéal, respect et reconnaissance à ceux et celles qu’il a rencontrés…. Ecoutez-le parler……

ATFG - 40 ans du TFG - Marie-France et Eliane - 2

TFG - Jacques Sarthou
Entretien avec
Jacques Sarthou

   « …. Je suis entré dans une école d’art dramatique. Je ne connaissais personne. Et puis j’ai eu de la chance. J’ai eu un  professeur de 80 ans qui m’a formé, qui a formé l’humaniste en moi. Je me suis trouvé avec ce bonhomme qui m’a mis sur la bonne voie, qui m’a dit : « Fais jamais entrer l’argent dans tes trucs : ça pourrit. »

   Un vieux républicain…..

   « Et puis j’ai fait de la figuration partout, à l’Opéra Comique, à l’Opéra… Puis j’ai suivi des cours d’art dramatique au Conservatoire, en tragédie naturellement, toujours des choses sérieuses ! Mes copains de cours c’était Gérard Philipe, Sylvia Montfort, Jacqueline Joubert…..

   et puis… et puis… j’ai posé la revendication de la création… J’ai monté des pièces……. Et puis j’ai plongé dans la décentralisation … Et puis j’ai dit : « faisons un théâtre ambulant ». Oui, comme Gémier ! mais à l’époque, je ne connaissais pas Gémier. Je n’avais pas eu le temps d’apprendre tout ça ! »

Marie-France




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   Le théâtre ambulant de Gémier, c’est l’Ingénieur Moreau, père de Michel  Brothier - un des comédiens de ma troupe - qui en était l’architecte. Quand Michel voit la maquette de MON théâtre ambulant, il pense immédiatement au théâtre ambulant de Gémier et généreusement il me donne tous les dossiers hérités de son père. Et là !!! Je vous jure que c’est vrai ! Gémier avait exactement MON écriture ! Autre coïncidence : Gémier habitait Aubervilliers où il était né et Aubervilliers est la première ville qui m’ait accueilli lorsque j’ai commencé la décentralisation. Enfin, je rencontre Paul   Blanchard qui me dit : « Mon ami, je revois Gémier ! » Je rencontre Paul Boncourt (il était Ministre de l’Education Nationale) qui me dit : « Vous êtes la réincarnation de Gémier ! »

Jacques Sarthou
Alors… j’ai dit à Suant : « D’accord pour le théâtre à Antony, mais à une condition : il s’appellera Firmin Gémier.» TFG - Jacques Sarthou et son équipe
Les débuts du TFG
Jacques Sarthou et son équipe

Marie-France
   Le théâtre avait un nom. Restait à monter le premier spectacle. Là aussi Jacques Sarthou s’explique :


TFG - Jacques Sarthou
Jacques Sarthou

   
   « C’était « Revenu de l’Etoile » d'André Obey. Obey avait écrit cette pièce pour Dullin en 1939. La guerre ayant éclaté et la pièce étant sur la paix, Obey m’a dit : « Jacques, je vous donne ma pièce ». Vous vous rendez compte ! Une pièce faite pour Dullin ! J’ai fait une avant-première à Kremlin-Bicêtre et ensuite je l’ai créée à Paris, au théâtre de l’Alliance Française. Comme c’était ma mascotte,    je l’ai reprise quand on a ouvert Antony… !  André Obey, c’est du théâtre populaire. »


Eliane
 
   Jugez vous-mêmes !

   Revenu de l’Etoile, c’est le théâtre dans le théâtre… Sur la scène les machiniste, électricien, régisseur, secrétaire vont, en remontant le temps,  faire revivre à une vieille femme une partie de son  existence  apparemment sans histoire; chacun d’entre eux figure tour à tour son mari, sa fille et ses fils Michel et Jean, tous deux disparus à Verdun. Or, cette femme qui a tout perdu est la mère du soldat inconnu.

Marie-France
   Je vais essayer, à mon tour, modestement de vous lire un extrait de cette pièce.

REvenu de l'Etoile d'André Obey - Couverture
« Revenu de l’Etoile »
d'André Obey

Editions Devenir, Troyes
 
Extrait (p. 57-58)

La Mère 
   Ils m'attrapaient dans leurs lettres, mais moi je me disais : causez toujours! Vous avez de quoi rentrer au chaud vos chaudes mains... Leurs pauvres mains gelées !... On leur faisait tout le temps remuer de la terre. Il paraît que, des fois, c'était dur... mais dur... Ah! des garçons, de grands garçons!... Vous ne savez pas...

Le Régisseur (tout bas)

   Si... si ...

La Mère

   Et puis on les traitait, là-bas, comme des hommes, plus moi, ici, je les voyais petits enfants... Et j'avais beau me dire qu'ils étaient grands... et forts, je ne pensais qu'à une chose : leurs maladies d'enfants ... les rues, les mots de tête... La rougeole de Michel, la bronchite de Jean, tout ça leur... revenait. Et puis c'était leur ventre... ah ! ça, ça me poursuivait. Je ne pouvais m'arrêter de voir leur petit ventre, et j'avais une peur ! ... Alors je leur tricotais des chandails longs, mais longs !... (à voix basse) Je leur... couvrais leur ventre... j'aurai voulu... (avec une anxiété croissante) j'aurais voulu pouvoir tricoter... de l'acier .

   Le régisseur se penche sur Gaston et se met à lui parler tout bas.

  Le plus dur ça a été quand Michel a eu disparu, parce que je ne pouvais pas oublier ses mesures... C'est drôle, ça, vous savez, les mesures de Michel restaient... comme dans mes aiguilles. Très, très souvent, quand je travaillais pour Jean, mes aiguilles se remettaient à marcher pour Michel. Il fallait que je m'arrête, que je me lève et que je dise tout haut : "Non. Celui-là n'en a plus besoin." (un temps ; elle se lève, regardre au loin dans le public, puis répète, sur un autre ton) Non, celui-là n'en a plus besoin. (Elle passe lentement dans sa cuisine) Celui-là n'a plus besoin de rien. (elle soupire puis se met à aller et venir, dans la cuisine, du pas inépuisable des ménagères à la besogne ; s'arrêtant :) L'autre... le dernier ... je me demande s'il se mariera... (avec regret) C'est naturel, bien sûr... (elle repart, décroche d'un "mur" une chose qu'elle apporte au premier plan ; s' arrêtant de nouveau :) Peut-être que sa femme... (avec étonnement) sa femme ?... Peut-être qu'elle voudra bien... Non, elle ne voudra pas. Les jeunes femmes n'aiment pas... ça se comprend... (elle va chercher, sur on ne sait quel rayonnage, des choses que sa main droite empile sur son bras gauche; ce faisant :) Mon Dieu, ils feront ce qu'ils voudront, je m'arrangerai. Je m'arrangerai... Qu'il se marie, seulement ! que je le vois marié ! (elle dépose les "choses" sur une table imaginaire) Que je puisse me mettre à avoir peur pour ses enfants, mais plus pour lui ! Ah ! plus pour lui ! (Elle se tient immobile, toute droite, face au public).          
     
Eliane  
   Depuis « Revenu de l’Etoile », six autres directeurs se sont succédés au théâtre Firmin Gémier. Chacun a apporté une pierre à l’édifice. Bien sûr, il y a eu des périodes plus brillantes que d’autres, mais sans vouloir établir une hiérarchie, la venue du Campagnol a marqué un point fort avec la création  du  Bal à Antony. N’oublions pas que dans le domaine de la variété, le Théâtre Firmin Gémier a accueilli les plus grands : Alain Baschung à ses débuts (1970), Catherine Sauvage, Barbara, Georges Brassens, Léo Ferré, Maxime Le Forestier, Claude  Nougaro… et bien d’autres !… et le Mime Marceau !

   Cette conception populaire du théâtre, voulue au départ, s’est concrétisée il y a une dizaine d’années par la création de pratiques amateurs :  ateliers-théâtre, ateliers d’écriture et de contes ouverts à tous qui renforcent encore son insertion dans la ville . On passe du marché au théâtre tout naturellement ;  retenir ses places pour le prochain spectacle fait partie des courses. Toute emphase  mise de côté, c’est un théâtre qui bat avec le cœur de la ville….En somme, c’est le théâtre Paradiso. Rappelons-nous le film « Cinéma Paradiso » avec Philippe Noiret…
Marie-France
 Tu me tends la perche, Eliane,  pour évoquer un souvenir personnel qui illustre ce beau nom de « théâtre paradiso », « car le théâtre est un art d’invocation, les acteurs font se lever les morts, revenir les souvenirs les plus lointains »

   En 1973, cela faisait deux ou trois ans que je suivais les cours du Conservatoire d’Art Dramatique d’Antony. Jean  Rougerie, alors directeur du théâtre, montait la « Marie Galante » avec une belle distribution. Mais il lui manquait quelques figurants. Il fit appel aux élèves du Conservatoire et nous fûmes quelques-uns à nous joindre aux professionnels. Je n’étais encore jamais montée sur un  vrai plateau, avec un vrai public, pour une vraie représentation.

   Le soir de la première, derrière le rideau de scène tiré, j’entendais le public s’installer, puis ce fut le noir. Le silence. Et la voix du Technicien depuis la cabine technique : « Attention, c’est à vous ! », les trois coups du brigadier - on l’utilisait encore à l’époque - le cœur qui cogne, les genoux qui fléchissent. Le rideau s’ouvre, je ne vois rien, tout se brouille, je suis émue aux larmes… Mais c’est moi ! c’est bien moi  qui suis là  Une immense joie m’envahit (celle d’être enfin à ma place ?).

   C’est ça « Théâtre Paradiso » :

   C’est d’avoir donné à quelqu’un comme moi qui suis restée une « théâtreuse amateur » toute ma vie, cette fabuleuse rencontre avec le théâtre un soir de 1973
Eliane
   Mais pour nous autres Antoniens, cette rencontre avec le Théâtre c’est tous les jours que nous pouvons la faire. Nous allons au théâtre comme nous allons au Parc Bourdeau, à la  Bibliothèque,  à la Poste,  au cinéma ou… au marché…
Marie-France
   Et justement, parlons-en du marché….
    ……
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Hommage au Marché


Eliane Franjou
Le TFG à ses débuts TFG - 1

Hommage au Marché


Eliane Franjou
Hommage au Marché - Séquence 1 Hommage au Marché - Séquence 2
   Petite fille, je me souviens d’être allée au marché d’Antony, la main dans la main de  ma mère. Il était installé – depuis les années 1925/1926 – Place du marché, en bordure de la rue Auguste-Mounié – qui se nommait tout simplement rue de la Mairie -  et c’est en 1930 que s’est construit un hangar, appelé marché couvert.  Je me souviens qu’à la Libération cette halle a abrité un grand bal populaire.  Agée de 13 ans, j’y ai fait mes premiers pas de danse, entraînée par ma cousine, une vieille de 19 ans…     Plus tard, jeune mariée et jeune maman, j’ai continué la tradition  et je suis allée au marché…..C’est en 1959  que le marché couvert a fermé, pour n’être plus qu’un  vieil hangar inutile. Il a  laissé la place au grand marché – que nous avons tous connu -  Celui-ci,  après  quelques transformations, vient d’être démoli. Et remplacé par notre marché actuel.    
Hommage au Marché - Séquence 3 Hommage au Marché - Séquence 4
   Comme nous vous le disions, c’est  en  1966 que Monsieur Georges Suant, Maire d’Antony et Président du Conseil Général  de la Seine, a une idée  géniale : Et si on transformait ce hangar  inutile en  théâtre ? »  Mais qui serait assez fou pour accepter de faire du théâtre là-dedans ? Le fou, il l’a trouvé : Il s’appelle Jacques Sarthou. Il est directeur du théâtre de l’Ile de France. L’aventure théâtrale il connaît et il est toujours partant pour de  nouvelles aventures.  Monsieur Suant, lui, reste modeste : «Nous n’aurons pas la vanité de penser que nous offrons à nos spectateurs un local luxueux… Nous avons simplement transformé ce qui était naguère halle de marché en une modeste cellule où le théâtre pourra tenter de s’exprimer… »    Jacques Sarthou, lui, est plein d’ambitions,  pas d’ambition personnelle !  il fait partie de ces « théâtreux » (c’est ainsi qu’il se désignait) qui croient en leur mission : «Le théâtre (d’Antony- dit-il -   est né    d’un hangar dont le toit nous apparaît encore et qui, sous la conduite d’un architecte de goût, a su prendre un aspect de chapelle moderne…. …Ce théâtre se propose d’être le lieu de rencontres de tous ceux qui ressentent la nécessité de remplir largement leurs loisirs. De ce foyer ou bouillonneront les réunions, les spectacles, les conférences, les expositions, jaillira, nous le souhaitons, une lumière artistique et culturelle. Nous comptons sur chaque Antonien ou non Antonien pour nous aider dans cette œuvre… »  Quatre ans plus tard, Jacques Sarthou dira : « J’ai commis les péchés d’indépendance et de culture » Mais ceci est une autre histoire….
TFG- 3
Le TFG naguère
Hommage au Marché - Séquence 5 Hommage au Marché - Séquence 6

   Ce hangar transformé en  théâtre depuis 1967,  commence – en 2007 -  à se  faire vieux, très vieux, malgré les  améliorations apportées au cours  des années.   Les équipes et les directeurs  qui l’ont animé pendant quarante ans y ont souvent fait des miracles et la population antonienne y est très attachée et fidèle.

 Aujourd’hui, nous avons un marché tout neuf.  L’on raconte qu’un soir un metteur en scène se rendant Place Firmin Gémier pour une répétition  au théâtre, s’arrête sur la Place  et s’exclame :   « Quel beau théâtre ! … en regardant le marché. (l’anecdote serait authentique)   

   Vous voyez où je veux en venir ?…

   L’histoire de notre  théâtre est donc bien liée  à l’histoire de  notre  marché. Et ce n’est pas un  hasard ! Théâtre et marché ont  bien des points communs : Un  marché  n’est pas uniquement un  lieu de commerce. C’est – comme le théâtre - un  lieu de  rencontres, d’échanges, de  discussion, de réflexion

  

 Hommage au Marché - Envoi

  Alors, je lance un appel aux responsables-élus – actuels et futurs – d’Antony :  celui de reconstruire très vite NOTRE théâtre à SA place,  face au marché  en lui laissant ce  beau nom de Firmin Gémier. Certes, la vieille halle disparaîtra ou se transformera. Mais, depuis 1967, elle aura pleinement rempli sa mission et sera toute prête à laisser la place à un  nouveau théâtre,   digne des 60.OOO habitants de  notre ville.
Eliane Franjou
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Je me souviens du TFG

par Serge Herry

A propos de Citron Automatique 

Production collective de jeunes comédiens (1973)



ATFG - 40 ans du TFG - Serge
Je me souviens du TFG
par Serge Herry

   Pourquoi à ce propos ne ferais- je pas le coup du « Je me souviens » si cher à Pérec ? Une des différences avec lui et non des moindres est que je n'ai pris aucune note concernant cette époque lointaine ... cependant, je revois la scène du Théâtre Firmin Gémier encore éclairée, très tard dans la soirée, vers les 23 heures, après le spectacle en cours ; auparavant, il y avait eu le déboulé des gens de Paris venant de la gare, attirés par la curiosité : voir un pastiche du très célèbre film de Kubrick . Ils ne furent pas déçus : deux ou trois jeunes hurluberlus s'amusaient à dire les pires horreurs dans de grands éclats de rire tout en interpellant à tout propos un public complice, prolongeant ainsi le ton libertaire, irrévérencieux, à l'égard des aînés, du fameux mois de mai, vieux déjà de cinq années.

 On m'a dit depuis peu, qu'il y avait aussi  trois filles, c'est possible, c'est même très cohérent : trois filles, trois garçons. Que faisaient-elles ? Dansaient-elles sur une musique à la mode au fond de la scène, tandis que les garçons s'agitaient, apostrophaient sur le devant ? Peut-être. Nulle madeleine rêvée serait-elle trempée dans un thé tout aussi imaginaire ne fera remonter de mes nuits de songes théâtraux quelque autre image du passé si ce n'est --- toujours --- une large vignette rectangulaire fortement éclairée, d'une lumière jaune, et sur laquelle des silhouettes en ombres chinoises s'agitent en silence. Rêve comme tronqué et pourtant qui reste,  dans son dénuement, un de mes beaux souvenirs de théâtre.

  Enfin, chacun sait peut-être ce que sont devenus au moins deux  de ces provocateurs  qui s'appelaient, l'un Francis Perrin, l'autre Sylvain Rougerie.

   Le premier est devenu le directeur du Théâtre de Versailles et le répétiteur de présentateurs, de présentatrices de télévision en mal de reconnaissance artistique qu'il essaie de faire jouer juste, sans trop d'effets si possible, dans des pièces, disons faciles.

   L'autre était le fils de Jean Rougerie, alors directeur du Théâtre Firmin Gémier ; on le vit plus tard dans quelques films dont L'horloger de Saint-Paul  (1974 ) de Bertrand Tavernier, il y jouait le fils dévoyé d'un humble et émouvant artisan  incarné par un grand Philippe Noiret. Depuis, Sylvain Rougerie semble avoir disparu.

La première fois au TFG

par Mohamed Mezghani
ATFG - 40 ans du TFG Mohamed Mezghani

La première fois au TFG


Mohamed Mezghani
 


   Ça ne fait que deux ans que j’habite Antony. Dès que je m’y suis installé, j’ai tout de suite remarqué le Théâtre Firmin Gémier, ou plutôt le TFG devrais-je dire. Car c’est comme ça qu’on le repère au début que ce soit sur les panneaux d’affichage municipal -« Ne ratez pas ce soir au TFG … »- ou dans les bulletins d’information qu’on reçoit dans les boîtes aux lettres.

   Le TFG ! Je me suis longtemps demandé ce que voulait dire ce sigle bizarre. Ça fait penser à TGV, IVG ou TVHD mais il ne s’agit ni d’une nouvelle technologie, ni d’une découverte scientifique quoi que pour moi le TFG fût une découverte. Sauf que ce n’est pas en spectateur que je l’ai découvert. Là vous vous dites, ce mec là ça doit être un grand comédien ; la première fois qu’il est venu au théâtre c’est pour y jouer. Si ça vous arrange de penser ça, tant mieux, ça m’arrange aussi.

   Comme tous les comédiens, c’est donc par les coulisses que j’ai fait connaissance avec le TFG. Pour ceux qui n’ont pas eu ce privilège, je peux vous dire ce que j’y ai vu : il y a deux loges, une pour les femmes et une pour les hommes, des toilettes qui elles sont communes, des tonnes d’éléments de décors entreposés à l’arrière ainsi que quelques costumes hérités de 40 ans de spectacles, et un grand canapé en cuir défraichi mais très confortable : je sais de quoi je parle car j’y ai passé nettement plus de temps à attendre mon tour qu’à être présent sur scène.

   Dans les coulisses, j’ai découvert qu’on pouvait tout en étant dans les loges (du moins dans la loge des hommes, ne me demandez pas ce qui se passe dans celle des femmes … je ne vous le dirai pas), écouter ce qui se passe sur scène et suivre l’évolution de la pièce qui se jouait. Ça m’a rappelé mon enfance en Tunisie lorsqu’on diffusait des pièces de théâtre à la radio. On écoutait et on essayait d’imaginer le décor, les costumes et le jeu des acteurs.

  Pour cette première apparition au TFG, j’étais figurant. Mais détrompez-vous, figurant c’est essentiel. Même les plus grands ont fait de la figuration : regardez Hitchcock par exemple … OK c’était dans des films qu’il a lui-même mis en scène. Une bonne figuration ça permet de rehausser la qualité d’une pièce ou d’un film. Moi c’était juste pour me rehausser en montant sur scène.

   Je devais aussi avec d’autres entrer par l’arrière de la salle, traverser le public et ressortir vers les coulisses en longeant la scène. N’allez pas croire que c’était juste pour embêter le public, ça faisait partie du rôle. Avant de faire ça, je m’étais toujours demandé par où passaient les acteurs qui apparaissaient au milieu du public. Eh bien je vais vous le dire : il n’y a ni tunnel ni galerie ni passage secret au TFG. Il faut tout simplement passer par l’extérieur, traverser la place du marché avec son costume de scène et entrer par la porte principale du théâtre en espérant qu’on a pensé à la laisser ouverte. Vous imaginez un peu le comédien qui croise un ami au moment de la traversée de la place :

   « - Tu vas au Carnaval, à la Gay Pride ou à la Techno Parade ?

   - Non, pas du tout. Je vais au théâtre, il y a le public qui m’attend.

   - ??? ».

   Au TFG, il y a aussi le foyer qui accueille le bar, les expos-ventes, le baby-sitting pendant les représentations, les réunions publiques, les apéro-lectures, et plein d’autres activités. Le TFG c’est décidément beaucoup plus qu’un théâtre, un lieu de rencontre, un lieu de vie. Et c’est avec beaucoup de joie que j’ai pris cette année mon premier abonnement au TFG.  

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Mise à jour du 28 décembre 2007