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ATFG - AntonyAmis du Théâtre Firmin GémierLa
Vie théâtrale et culturelle en Banlieue
Sud
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L'ATFG fête les 40 ans du TFG |
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15
décembre 2007 Salle Petresco |
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Le Programme |
"Sans l'amour du Public...", Message de François
Kergourlay
Marie-France Bohem et Eliane Franjou : Le TFG a 40 ans avec : Le Discours de Georges Suant Un Entretien avec Jacques Sarthou Revenu de L'Etoile (extrait) d'André Obey Hommage au Marché, en 6 séquences et un envoi par Eliane Franjou Je me souviens du TFG par Serge Herry La première fois au TFG par Mohamed Mezghani Hommage à Jacques Sarthou,
Galerie documentaire
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Ancien
directeur du TFG
"Sans l'amour du public pour le théâtre et sa toujours difficile entreprise, nous ne serions rien, nous artistes" |
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Haut de la Page | le TFG a 40 anspar Marie-France Bohem et Eliane Franjou |
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Marie-France |
Bonsoir Mesdames, bonsoir Messieurs….. Oh lala, ils sont tous là ! Ils sont au rendez-vous ! Vers Eliane : Bien sûr, 40 ans c’est un très bel anniversaire, ça se fête, mais de là à faire des discours, de là à rendre hommage comme dans un comice agricole, je ne sais pas si nous saurons…..
Vers le public
:
Pour parler de notre Théâtre, il suffit du
cœur ! Moi, tout ce que je
pourrais vous en dire, c’est en évoquant mes
souvenirs chaleureux,
palpitants encore aujourd’hui de
l’émotion qui les a gardés à
ma
mémoire. Pourtant, il faudrait un petit historique, une
chronologie
peut-être :
-
Qui au départ en a eu l’idée ?- Quels ont été les débuts ? Moi, je ne me rappelle pas tout. Se tourne vers Eliane : Mais à deux on peut essayer- puis s’adresse au public : Et puis vous êtes là vous aussi ! A
Eliane : Eliane, tu es bien placée pour nous
dire ce qu’ont été ces 40
ans. Tu l’as connu et aimé dès le
début ce Théâtre. Puis avec la
création de l’Association, tu t’es
promis que malgré sa pauvreté
initiale - pensez-donc un hangar ! -il allait avoir un destin accompli.
Il allait rayonner. Mais de là à durer 40 ans
! Et pourtant, le
théâtre Firmin Gémier a su vivre,
grandir, se renouveler et même
essaimer hors des murs et donner à plusieurs
générations de spectateurs
tant de joies et d’émotion….
A Eliane : Raconte comme cela a commencé. |
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Eliane |
Par un discours du Maire d’Antony, Georges Suant…….. | ||||||||||||||||||
Georges Suant,
Maire d’Antony de 1955 à 1977
Président de l’Association
Centre
culturel d’Antony Centre Dramatique Firmin Gémier |
Voici donc que sont ouvertes les portes du théâtre de la banlieue-sud Centre Dramatique Firmin Gémier. Nous n’aurons pas la vanité de penser que nous offrons à nos spectateurs un local luxueux… Nous avons simplement transformé ce qui était naguère halle du marché en une modeste cellule où le théâtre pourra tenter de s’exprimer.. Jacques
Sarthou, avec sa
gentillesse courtoise et l’emphase quelque peu mystique du
comédien, prétend
sentir que nous sommes dans un de ces lieux sacré
où naîtra cette
« métaphysique de la parole, du geste et
de l’expression »
qu’évoquait jadis le regretté Antonin
Artaud. Dans le terre à terre de ma vie quotidienne de maire, j’ose avouer que les buts visés, par mes amis et moi-même, sont sans doute plus élémentaires bien qu’aussi ambitieux….. Nous voudrions que cette forme de culture permanente qu’est le théâtre de qualité pût être proposée aux populations laborieuses de nos communes dortoirs. Elles ne peuvent fréquenter les salles parisiennes trop lointaines et souvent inaccessibles pour le budget du salarié : nous croyons donc que le théâtre doit aller vers elles et je suis persuadé qu’avec les efforts et la compréhension de tous, la foule prendra ou reprendra le chemin du théâtre, cette noble distraction, « création totale où il ne reste plus à l’homme que de reprendre sa place entre le rêve et les événements.
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Marie-France
Mais
pourquoi Firmin Gémier comme nom ?
Eliane
Jacques
Sarthou nous l’a expliqué à sa
manière au cours
d’un entretien. Confidences, anecdotes d’un
comédien-homme de théâtre,
enjolivant peut-être quelquefois la
réalité, mais toujours avec humour,
sensibilité, humanisme, fidélité
à son idéal, respect et reconnaissance
à ceux et celles qu’il a
rencontrés…. Ecoutez-le
parler……
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Entretien avec Jacques Sarthou |
« …. Je suis entré dans une école d’art dramatique. Je ne connaissais personne. Et puis j’ai eu de la chance. J’ai eu un professeur de 80 ans qui m’a formé, qui a formé l’humaniste en moi. Je me suis trouvé avec ce bonhomme qui m’a mis sur la bonne voie, qui m’a dit : « Fais jamais entrer l’argent dans tes trucs : ça pourrit. » Un vieux républicain…..
« Et
puis j’ai fait de la figuration partout, à
l’Opéra Comique, à
l’Opéra…
Puis j’ai suivi des cours d’art dramatique au
Conservatoire, en
tragédie naturellement, toujours des choses
sérieuses ! Mes copains de
cours c’était Gérard Philipe, Sylvia
Montfort, Jacqueline Joubert…..
et
puis… et puis… j’ai posé la
revendication de la création… J’ai
monté
des pièces……. Et puis j’ai
plongé dans la décentralisation … Et
puis
j’ai dit : « faisons un
théâtre ambulant ». Oui, comme
Gémier ! mais à
l’époque, je ne connaissais pas Gémier.
Je n’avais pas eu le temps
d’apprendre tout ça ! »
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Marie-France |
Le
théâtre ambulant de Gémier,
c’est l’Ingénieur
Moreau, père de Michel Brothier - un des
comédiens de ma troupe - qui
en était l’architecte. Quand Michel voit la
maquette de MON théâtre
ambulant, il pense immédiatement au
théâtre ambulant de Gémier et
généreusement il me donne tous les dossiers
hérités de son père. Et là
!!! Je vous jure que c’est vrai ! Gémier avait
exactement MON écriture
! Autre coïncidence : Gémier habitait Aubervilliers
où il était né et
Aubervilliers est la première ville qui m’ait
accueilli lorsque j’ai
commencé la décentralisation. Enfin, je rencontre
Paul Blanchard qui
me dit : « Mon ami, je revois Gémier ! »
Je rencontre Paul Boncourt (il
était Ministre de l’Education Nationale) qui me
dit : « Vous êtes la
réincarnation de Gémier ! »
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Jacques Sarthou |
Les débuts du TFG
Jacques Sarthou et son équipe
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Marie-France |
Le
théâtre avait un nom. Restait à monter
le premier spectacle. Là aussi Jacques Sarthou
s’explique :
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Jacques Sarthou |
«
C’était « Revenu de l’Etoile
» d'André Obey. Obey avait écrit cette
pièce pour Dullin en 1939. La guerre ayant
éclaté et la pièce étant
sur
la paix, Obey m’a dit : « Jacques, je vous donne ma
pièce ». Vous vous
rendez compte ! Une pièce faite pour Dullin ! J’ai
fait une
avant-première à Kremlin-Bicêtre et
ensuite je l’ai créée à
Paris, au
théâtre de l’Alliance
Française. Comme c’était ma
mascotte, je l’ai
reprise quand on a ouvert Antony… !
André Obey, c’est du théâtre
populaire. »
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Eliane |
Jugez vous-mêmes !
Revenu de l’Etoile, c’est le théâtre dans le théâtre… Sur la scène les machiniste, électricien, régisseur, secrétaire vont, en remontant le temps, faire revivre à une vieille femme une partie de son existence apparemment sans histoire; chacun d’entre eux figure tour à tour son mari, sa fille et ses fils Michel et Jean, tous deux disparus à Verdun. Or, cette femme qui a tout perdu est la mère du soldat inconnu. |
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Marie-France | Je vais
essayer, à mon tour, modestement de vous lire un extrait de
cette pièce.
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« Revenu de
l’Etoile »
d'André Obey Editions Devenir, Troyes
Extrait (p. 57-58)
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La Mère
Ils
m'attrapaient dans leurs lettres, mais moi je me disais : causez
toujours! Vous avez de quoi rentrer au chaud vos chaudes mains... Leurs
pauvres mains gelées !... On leur faisait tout le temps remuer
de la terre. Il paraît que, des fois, c'était dur... mais
dur... Ah! des garçons, de grands garçons!... Vous ne
savez pas... Le Régisseur (tout bas) La Mère Et puis on les traitait, là-bas, comme des hommes, plus moi, ici, je les voyais petits enfants... Et
j'avais beau me dire qu'ils étaient grands... et forts, je ne
pensais qu'à une chose : leurs maladies d'enfants ... les rues,
les mots de tête... La rougeole de Michel, la bronchite de Jean,
tout ça leur... revenait. Et puis c'était leur ventre...
ah ! ça, ça me poursuivait. Je ne pouvais m'arrêter
de voir leur petit ventre, et j'avais une peur ! ... Alors je leur
tricotais des chandails longs, mais longs !... (à voix basse) Je leur... couvrais leur ventre... j'aurai voulu... (avec une anxiété croissante) j'aurais voulu pouvoir tricoter... de l'acier .
Le régisseur se penche sur Gaston et se met à lui parler tout bas.
Le plus dur ça a été quand Michel a eu disparu,
parce que je ne pouvais pas oublier ses mesures... C'est drôle,
ça, vous savez, les mesures de Michel restaient... comme dans
mes aiguilles. Très, très souvent, quand je travaillais
pour Jean, mes aiguilles se remettaient à marcher pour Michel.
Il fallait que je m'arrête, que je me lève et que
je dise tout haut : "Non. Celui-là n'en a plus besoin." (un temps ; elle se lève, regardre au loin dans le public, puis répète, sur un autre ton) Non, celui-là n'en a plus besoin. (Elle passe lentement dans sa cuisine) Celui-là n'a plus besoin de rien.
(elle soupire puis se met à aller et venir, dans la cuisine, du
pas inépuisable des ménagères à la besogne
; s'arrêtant :) L'autre... le dernier ... je me demande s'il se mariera... (avec regret) C'est naturel, bien sûr... (elle repart, décroche d'un "mur" une chose qu'elle apporte au premier plan ; s' arrêtant de nouveau :) Peut-être que sa femme... (avec étonnement) sa femme ?... Peut-être qu'elle voudra bien... Non, elle ne voudra pas. Les jeunes femmes n'aiment pas... ça se comprend... (elle va chercher, sur on ne sait quel rayonnage, des choses que sa main droite empile sur son bras gauche; ce faisant :) Mon Dieu, ils feront ce qu'ils voudront, je m'arrangerai. Je m'arrangerai... Qu'il se marie, seulement ! que je le vois marié ! (elle dépose les "choses" sur une table imaginaire) Que je puisse me mettre à avoir peur pour ses enfants, mais plus pour lui ! Ah ! plus pour lui ! (Elle se tient immobile, toute droite, face au public).
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Eliane | Depuis
« Revenu de l’Etoile », six autres
directeurs se
sont succédés au théâtre
Firmin Gémier. Chacun a apporté une pierre
à
l’édifice. Bien sûr, il y a eu des
périodes plus brillantes que
d’autres, mais sans vouloir établir une
hiérarchie, la venue du
Campagnol a marqué un point fort avec la
création du Bal à Antony.
N’oublions pas que dans le domaine de la
variété, le Théâtre Firmin
Gémier a accueilli les plus grands : Alain Baschung
à ses débuts
(1970), Catherine Sauvage, Barbara, Georges Brassens, Léo
Ferré, Maxime
Le Forestier, Claude Nougaro… et bien
d’autres !… et le Mime Marceau !
Cette
conception populaire du théâtre, voulue au
départ, s’est concrétisée il
y a une dizaine d’années par la
création de pratiques amateurs :
ateliers-théâtre, ateliers
d’écriture et de contes ouverts à tous
qui
renforcent encore son insertion dans la ville . On passe du
marché au
théâtre tout naturellement ; retenir ses
places pour le prochain
spectacle fait partie des courses. Toute emphase mise de
côté, c’est
un théâtre qui bat avec le cœur de la
ville….En somme, c’est le
théâtre
Paradiso. Rappelons-nous le film « Cinéma Paradiso
» avec Philippe
Noiret…
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Marie-France |
Tu
me tends la perche, Eliane, pour évoquer un
souvenir
personnel qui illustre ce beau nom de «
théâtre paradiso », « car le
théâtre est un art d’invocation, les
acteurs font se lever les morts,
revenir les souvenirs les plus lointains »
En 1973, cela faisait
deux ou trois ans que je suivais les cours du Conservatoire
d’Art
Dramatique d’Antony. Jean Rougerie, alors directeur
du théâtre,
montait la « Marie Galante » avec une belle
distribution. Mais il lui
manquait quelques figurants. Il fit appel aux
élèves du Conservatoire
et nous fûmes quelques-uns à nous joindre aux
professionnels. Je
n’étais encore jamais montée sur
un vrai plateau, avec un vrai public,
pour une vraie représentation.
Le
soir de la première, derrière le
rideau de scène tiré, j’entendais le
public s’installer, puis ce fut le
noir. Le silence. Et la voix du Technicien depuis la cabine technique :
« Attention, c’est à vous ! »,
les trois coups du brigadier - on
l’utilisait encore à l’époque
- le cœur qui cogne, les genoux qui
fléchissent. Le rideau s’ouvre, je ne vois rien,
tout se brouille, je
suis émue aux larmes… Mais c’est moi !
c’est bien moi qui suis là Une
immense joie m’envahit (celle d’être
enfin à ma place ?).
C’est ça « Théâtre Paradiso » :
C’est
d’avoir donné à quelqu’un
comme moi qui suis restée une «
théâtreuse
amateur » toute ma vie, cette fabuleuse rencontre avec le
théâtre un
soir de 1973
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Eliane |
Mais pour nous autres Antoniens, cette rencontre avec le
Théâtre c’est tous les jours que nous
pouvons la faire. Nous allons au théâtre comme
nous allons au Parc Bourdeau, à la
Bibliothèque, à la Poste, au
cinéma ou… au marché…
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Marie-France | Et justement, parlons-en du marché…. …… |
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Haut de la Page |
Eliane Franjou
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Le TFG à ses débuts | |||||||||||||||||||
Hommage au Marché Eliane Franjou
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Haut de la Page | Je me souviens du TFG par Serge HerryA propos de Citron Automatique Production collective de jeunes comédiens (1973) |
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Je me souviens du TFG
par Serge Herry
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Pourquoi à ce propos ne ferais- je pas le
coup du « Je me souviens » si cher à Pérec ? Une des différences avec
lui et non des moindres est que je n'ai pris aucune note concernant cette
époque lointaine ... cependant, je revois la scène du Théâtre Firmin Gémier
encore éclairée, très tard dans la soirée, vers les 23 heures, après le
spectacle en cours ; auparavant, il y avait eu le déboulé des gens de Paris
venant de la gare, attirés par la curiosité : voir un pastiche du très célèbre
film de Kubrick . Ils ne furent pas déçus : deux ou trois jeunes hurluberlus
s'amusaient à dire les pires horreurs dans de grands éclats de rire tout en
interpellant à tout propos un public complice, prolongeant ainsi le ton
libertaire, irrévérencieux, à l'égard des aînés, du fameux mois de mai, vieux
déjà de cinq années. On m'a dit depuis peu, qu'il y avait
aussi trois filles, c'est possible,
c'est même très cohérent : trois filles, trois garçons. Que faisaient-elles ?
Dansaient-elles sur une musique à la mode au fond de la scène, tandis que les
garçons s'agitaient, apostrophaient sur le devant ? Peut-être. Nulle madeleine
rêvée serait-elle trempée dans un thé tout aussi imaginaire ne fera remonter de
mes nuits de songes théâtraux quelque autre image du passé si ce n'est ---
toujours --- une large vignette rectangulaire fortement éclairée, d'une lumière
jaune, et sur laquelle des silhouettes en ombres chinoises s'agitent en
silence. Rêve comme tronqué et pourtant qui reste, dans son dénuement, un de mes beaux souvenirs de théâtre. Enfin, chacun sait peut-être ce que sont
devenus au moins deux de ces
provocateurs qui s'appelaient, l'un
Francis Perrin, l'autre Sylvain Rougerie. Le premier est devenu le directeur du Théâtre
de Versailles et le répétiteur de présentateurs, de présentatrices de
télévision en mal de reconnaissance artistique qu'il essaie de faire jouer
juste, sans trop d'effets si possible, dans des pièces, disons faciles. L'autre était le fils de Jean Rougerie, alors directeur du Théâtre Firmin Gémier ; on le vit plus tard dans quelques films dont L'horloger de Saint-Paul (1974 ) de Bertrand Tavernier, il y jouait le fils dévoyé d'un humble et émouvant artisan incarné par un grand Philippe Noiret. Depuis, Sylvain Rougerie semble avoir disparu. |
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La première fois au TFG par Mohamed Mezghani
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La première fois au TFG Mohamed Mezghani |
Ça
ne fait que deux ans que j’habite Antony. Dès que
je
m’y suis installé, j’ai tout de suite
remarqué le Théâtre Firmin
Gémier, ou
plutôt le TFG devrais-je dire. Car c’est comme
ça qu’on le repère au début
que
ce soit sur les panneaux d’affichage municipal
-« Ne ratez pas ce soir au
TFG … »- ou dans les bulletins
d’information qu’on reçoit dans les
boîtes
aux lettres. Le
TFG ! Je me suis longtemps demandé ce que voulait
dire ce sigle bizarre. Ça fait penser à TGV, IVG
ou TVHD mais il ne s’agit ni
d’une nouvelle technologie, ni d’une
découverte scientifique quoi que pour moi
le TFG fût une découverte. Sauf que ce
n’est pas en spectateur que je l’ai
découvert. Là vous vous dites, ce mec
là ça doit être un grand
comédien ;
la première fois qu’il est venu au
théâtre c’est pour y jouer. Si
ça vous
arrange de penser ça, tant mieux, ça
m’arrange aussi. Comme tous les
comédiens, c’est donc par les coulisses
que j’ai fait connaissance avec le TFG. Pour ceux qui
n’ont pas eu ce
privilège, je peux vous dire ce que j’y ai
vu : il y a deux loges, une
pour les femmes et une pour les hommes, des toilettes qui elles sont
communes,
des tonnes d’éléments de
décors entreposés à
l’arrière ainsi que quelques
costumes hérités de 40 ans de spectacles, et un
grand canapé en cuir défraichi
mais très confortable : je sais de quoi je parle
car j’y ai passé
nettement plus de temps à attendre mon tour
qu’à être présent sur
scène. Dans les
coulisses, j’ai découvert qu’on pouvait
tout en
étant dans les loges (du moins dans la loge des hommes, ne
me demandez pas ce
qui se passe dans celle des femmes … je ne vous le dirai
pas), écouter ce qui
se passe sur scène et suivre
l’évolution de la pièce qui se jouait.
Ça m’a
rappelé mon enfance en Tunisie lorsqu’on diffusait
des pièces de théâtre à la
radio. On écoutait et on essayait d’imaginer le
décor, les costumes et le jeu
des acteurs. Pour cette
première apparition au TFG, j’étais
figurant.
Mais détrompez-vous, figurant c’est essentiel.
Même les plus grands ont fait de
la figuration : regardez Hitchcock par exemple … OK
c’était dans des films
qu’il a lui-même mis en scène. Une bonne
figuration ça permet de rehausser la
qualité d’une pièce ou d’un
film. Moi c’était juste pour me rehausser en
montant sur scène. Je devais
aussi avec d’autres entrer par l’arrière
de la
salle, traverser le public et ressortir vers les coulisses en longeant
la
scène. N’allez pas croire que
c’était juste pour embêter le public,
ça faisait
partie du rôle. Avant de faire ça, je
m’étais toujours demandé par
où passaient
les acteurs qui apparaissaient au milieu du public. Eh bien je vais
vous le
dire : il n’y a ni tunnel ni galerie ni passage
secret au TFG. Il faut
tout simplement passer par l’extérieur, traverser
la place du marché avec son
costume de scène et entrer par la porte principale du
théâtre en espérant qu’on
a pensé à la laisser ouverte. Vous imaginez un
peu le comédien qui croise un
ami au moment de la traversée de la place : « - Tu vas au Carnaval,
à la Gay Pride ou à la
Techno Parade ? - Non, pas du tout. Je vais au
théâtre, il y a le public
qui m’attend. - ??? ».
Au TFG, il y a aussi le foyer qui accueille le bar, les expos-ventes, le baby-sitting pendant les représentations, les réunions publiques, les apéro-lectures, et plein d’autres activités. Le TFG c’est décidément beaucoup plus qu’un théâtre, un lieu de rencontre, un lieu de vie. Et c’est avec beaucoup de joie que j’ai pris cette année mon premier abonnement au TFG. |
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Mise à jour du 28 décembre 2007 |