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ATFG - AntonyAmis du Théâtre Firmin GémierLa
Vie théâtrale et culturelle en Banlieue
Sud
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Actualités théâtrales et culturelles Hiver 2007-2008 |
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Novembre-Décembre 2007-Janvier 2008Une promenade au Mac/ValStardust ou la dernière frontière On trouvera des photos de l'exposition à l'adresse : http://www.macval.fr/stardust/v01-g.htm |
Une promenade au Mac/ValQui sait, sûrement peu de monde, qu'il existe au sud de Paris, très précisément à Vitry sur Seine, au carrefour de la Libération où l'on voit en son centre une statue de Jean Dubuffet, ayant pour titre : Chaufferie avec cheminée, un Musée d'art contemporain du Val de Marne et plus simplement Le Mac/Val ? C'est lui que l'on voit à l'arrière de la statue, composé de cubes de béton blanc et bordé de larges verrières, le tout environné de tours. Il contient plus de mille oeuvres et dresse un panorama de la scène artistique en France depuis les années 50 ; il présente des expositions monographiques; des projets d'artistes. Des peintures bien sûr, mais attendez-vous plutôt à voir à ce que l'on appelle désormais des « installations », ou bien des films, des videos. Lors de ma visite, en plus des expositions permanentes, se tenait une présentation thématique : Stardust ou la dernière frontière. Cinquante artistes internationaux se trouvaient réunis, lesquels offraient au visiteur, du rêve , chacun à sa manière, sous des formes diverses : videos, salles plongées dans le noir sur fonds de cieux, de planètes; d'étoiles, de voie lactée ; il y avait aussi des objets détournés comme fusée, satellites, combinaisons d'astronautes dans de savantes organisations.Ce qui m'a le plus frappé, ce fut ce film russe retraçant le départ d'une fusée Soyouz : rien à voir avec les lancements américains de Cap Canaveral. Ici, on assistait au lent cérémonial précédant le départ, les visages concentrés en gros plan des astronautes, entourés de généraux aux poitrines chamarrées de médailles. La très lente progression de l'énorme fusée gisant à l'horizontale sur un véhicule à sa taille, c'est-à-dire hors de toute proportion, vers le pas de tir, son basculement dans son « berceau » vers la position verticale. Enfin, les fumées des gaz et le bruit assourdissant du monstre de métal contenant trois fragiles humains, restant immobile, en sustentation pendant un instant qui semble une éternité, comme un pinceau argenté assis sur des fibres de flammes. Les expositions se renouvellent; il faut vérifier si le site est bien tenu à jour, voici son adresse : Vous y verrez que l'expo dont je viens de parler est prolongée jusqu'au 3 février ! Il faut se dépêcher ! Serge Herry |
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Création au Théâtre Firmin Gémier Antony 22 janvier 3 février 2008 |
Nuits à Bagdad de Mohamed Kacimi mise en scène de Paul Golub |
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En attendant la création de Nuits à Bagdad Rencontre avec Paul Golub et Mohamed Kacimi Bibliothèque d'Antony
12 janvier 2008
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Pendant la rencontre, Mohamed Kacimi s'est très violemment élevé contre une "tendance lourde
du théâtre contemporain" en France, théâtre "trash" (=poubelle), noir, qui cherche
à culpabiliser le public : pourquoi payer quarante euros pour voir une
misère qu'on peut observer pour un euro en prenant le RER ? Ce théâtre
est égoïste, narcissique, un théâtre du "moi-je" qui utilise des trucs
qui veulent être des "transgressions", dans un monde où ces tabous n'ont plus cours.
Ce "théâtre contemporain" a perdu le sens du monde,
monde souvent tragique certes, mais où la vie perdure : le théâtre en
temps de guerre doit montrer ce qui vit, et l'humour est la meilleure
arme, pas la dérision, car la tendresse demeure. Ces Nuits à Bagdad
seront la rencontre des Mille et une Nuits et de la guerre en Irak.
Qu'évoque pour nous le nom de Bagdad ? La capitale fabuleuse d'Haroun
al-Rachid ou la ville détruite par la guerre aujourd'hui ? Nous nous
attendons donc à voir une "moderne Shéhérazade" recevoir dans un abri
des gens qui ont besoin de se protéger, mais qui ont aussi besoin d'entendre raconter
des histoires.
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Nuits à Bagdad Texte et Dramaturgie : Mohamed Kacimi Mise en scène : Paul Golub Création de Nuits à Bagdad au Théâtre Firmin Gémier - Antony 22 janvier - 3 février 2008 Des chroniques sont et seront mises en ligne pour saluer cette belle création qui témoigne de la vivacité artistique de la Banlieue Sud. Nuits à Bagdad Interprètes : Linda Chaïb, l'infirmière, la coiffeuse
Samia Jadda, l'internaute Brontis Jodorowski, l'astrophysicien, le soldat américain, le génie de la lampe Carolina Pecheny-Durozier,
Shéhérazade
Jean-Benoît Terral, Le boulanger,
le traducteur, le dentiste, ShahrayarScénographie : Vincent Calonne Bande son : Peter Chase Lumière : Olivier Vallet Costumes : Gabrielle Mutel, Josette Rocheron Direction technique : Fabrice Retailleau Construction des décors : Ateliers du Théâtre de l'Union - Centre Dramatique National du Limousin. |
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En 2006, à Antony, Paul Golub créait un Siècle d'Industrie, pièce de Marc Dugowson. Voir la chronique de Serge Herry dans nos dossiers. |
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Nuits à Bagdad, après
la représentation, foyer du théâtre Firmin
Gémier, rencontre avec les artistes, le 24 janvier 2008
de gauche à droite : Jean-Benoît Terral,
Brondis Jodorowski, Paul Golub, Carolina Pecheny-Durozier, Samia Jadda, Peter Chase. |
© MCH
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Nuits à Bagdad
Texte et Dramaturgie : Mohamed Kacimi Mise en scène : Paul Golub Interprètes : Linda Chaïb, l'infirmière, la coiffeuseSamia Jadda, l'internaute Brontis Jodorowski, l'astrophysicien, le soldat américain, le génie de la lampe Carolina Pecheny-Durozier,
Jean-Benoît Terral, Le boulanger, le traducteur, le dentiste, Shahrayar Shéhérazade
Scénographie : Vincent Calonne Bande son : Peter Chase Lumière : Olivier Vallet Costumes : Gabrielle Mutel, Josette Rocheron Direction technique : Fabrice Retailleau Construction des décors : Ateliers du Théâtre de l'Union - Centre Dramatique National du Limousin. Production : Théâtre Firmin Gémier / La Piscine. Le Théâtre de l'Union - Centre Dramatique National du Limousin. Le Théâtre du Volcan Bleu. En coréalisation avec le Colombier à Bagnolet. Avec le concours de l'Etat (DRAC du Limousin), du Conseil Régional du Limousin. Aide au projet de l'ADAMI. |
Interview express de Paul Golub, metteur en scène Comment
avez-vous pu mener à bien un projet aussi risqué ? Vous,
metteur en scène, vous aviez au départ
un projet d'adaptation des Mille et Une Nuits au contexte de la Bagdad
d'aujourdhui et de la guerre en Irak. Vous aviez déjà des
idées, vous vouliez des marionnettes, des projections d'images,
vous aviez déjà commencé à
répéter avec vos acteurs dans un premier
décor. Puis vous faites appel à un auteur, Mohamed Kacimi, qui a ses propres idées, son écriture, son style, sa
façon de voir. Comment avez-vous pu mener à bien, et réussir, un tel
projet en un temps aussi court, en quelques semaines
seulement ?
Paul Golub : C'était un projet exceptionnel dans le parcours de ma compagnie, le Théâtre du Volcan Bleu.
Une fois auparavant, j'avais fait appel à un auteur, mais
il avait eu du temps pour écrire le texte préalablement.
Ici tout s'est fait en temps réel. Mohamed Kacimi a
écrit
le texte au fur et à mesure des répétitions. Il
est même venu un peu après le début des
répétitions. Cela posait des questions très
compliquées. Aurait-on du matériel pour travailler et
répéter tous les jours ? Qu'est-ce qu'il allait nous
donner ? Finirait-il à temps ?
Il y a eu de vrais moments passionnants - un peu angoissants aussi - où l'auteur était très confiants, tout au long. Il disparaissait de temps en temps, et nous étions très inquiets dans ces moments-là. Mais il revenait toujours avec des textes. Il y a eu comme cela des va et vient, un dialogue entre nous tous. Les comédiens eux-mêmes participaient, donnaient des idées - qui n'ont pas toutes été nécessairement acceptées - mais il y avait cet engagement total. C'est très différent quand il y a un texte et que l'acteur sait qu'il va jouer un rôle. Là les acteurs ne savaient même pas quels rôles ils allaient jouer ! Tout cela s'est fait dans une atmosphère de bonne entente, avec des moments d'inquiétude et de tension - parce qu'on ne peut pas créer un spectacle comme cela sans vivre de tels moments. Mais dans l'ensemble, c'était relativement harmonieux, vus les stress, vue la complexité qu'il y avait à intégrer à la fois les Milles et une Nuits et la guerre ! On peut maintenant comprendre que ces deux mondes peuvent dialoguer un tout petit peu, mais comment mettre concrètement en oeuvre cette chose-là? Et bien je pense que l'auteur a eu cette idée géniale d'une Shéhérazade contemporaine, qui habite dans un abri, qui accueille les gens, qui écoute les histoires plutôt que de les raconter. A partir de là, les choses se sont décidées avec une certaine simplicité - avec cette fin inévitable, ils meurent bien sûr, malheureusement. Parce qu'à notre époque, on ne peut pas imaginer que ce soit le happy end - tant que la guerre en Irac n'est pas complètement finie, par exemple. Tant qu'on n'est pas sorti de cette difficulté dans laquelle on est, C'est difficile de donner une fausse fin trop optimiste, tout simplement. Mais au concret Mohamed Kacimi nous donnait des scènes. Nous les montions. Il revenait les voir. Il réécrivait en fonction de ce qu'il avait vu. Il y a eu ce va et vient, ce dialogue permanent à multiples partenaires, entre les comédiens, moi, l'auteur, ceux qui ont fait la bande son, le décor. C'est une vraie création. Propos recueillis après la représentation du 24 janvier 2008
par Christine Louis et Jean-Louis Lambert
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© ATFG - Amis du
Théâtre Firmin Gémier – Mise
à jour
du 19 Février 2008 |