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ATFG - AntonyAmis du Théâtre Firmin GémierLa
Vie théâtrale et culturelle en Banlieue
Sud
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Actualités théâtrales et culturellesAutomne 2007 |
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40 comédiens pour les 40 ans du Théâtre Firmin Gémier d’AntonyLe vendredi 21 septembre 2007, au Théâtre Firmin Gémier, ce fut la fête pour le 40ième anniversaire du théâtre créé en 1967 par Jacques Sarthou à l’initiative du maire, Georges Suant. Les Voix de Firmin GémierConception et mise en scène de Guy-Pierre Couleau et Paul Golub40 comédiens pour fêter les 40 ans du Théâtre Firmin Gémier Textes de Firmin Gémier |
Le hall d’entrée du TFG,
des documents sur son inauguration en 1967
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40 comédiens ont mis
tout leur art et toute leur énergie au service du Théâtre et d’un de ses
symboles historiques : Firmin Gémier, créateur du projet de Théâtre National Populaire. Ils ont
lu
et
illustré ses textes.
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A la fin du spectacle - Guy-Pierre Couleau et Paul Golub, metteurs en scène sous les applaudissements. On reconnaît aussi François Kergourlay (précédent
directeur du TFG retourné au métier d’acteur) et Marc Jeancourt (directeur
du TFG) |
Guy-Pierre
Couleau, avec le micro s’adresse à
Pépito Matéo (le comédien del arte)….. avec Marc Jeancourt à sa gauche (directeur du TFG)
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les abonnés du
théâtre soufflent les bougies
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A propos de Carola, pièce de Jean Renoirjouée au Théâtre des Sources le samedi 20 octobre 2007 |
Jean-Claude Penchenat, cofondateur avec A. Mnouchkine du Théâtre du soleil, fondateur du Théâtre du Campagnol s'est attaqué à l'unique pièce connue écrite par Jean Renoir*, Carola**, que le cinéaste, parti aux Etats-Unis, avait monté avec quelques étudiants américains. En France, les directeurs de théâtre refusèrent toujours cette pièce qu'ils jugeaient désuète. Pourtant déjà le climat de la pièce ne manquait pas sinon d'originalité si l'on se réfère à l'époque où elle fut proposée au moins son intrigue avait de quoi susciter l'intérêt du public. Qu'on en juge : une actrice adulée du public reçoit pendant l'entracte de la représentation du Chandelier*** (d'Alfred de Musset) la visite dans sa loge du général allemand Von Clodius qui fut son premier amour et qui est prêt à déserter tandis que, parachuté par Londres, se tient dans une pièce contiguë, un résistant. Pourquoi est-il là lui aussi ? Tout simplement parce que le jeune Henri Marceau, c'est son nom, admire passionnément Carola : il semble quand il est visible sur scène, dans la loge s'amuser de la situation qu'il a en partie provoquée. Et pourtant ... nous sommes donc en pleine Occupation, cette période nauséabonde où l'on a faim, où l'on arrête et où l'on dénonce. Du côté jardin de la scène, une porte permet d'entrer et de sortir de la loge : derrière elle, s'agite un monde menaçant : la milice piétine, elle attend derrière le battant, s'impatiente, repoussée temporairement quand elle s'introduit tout en cherchant la proie qu'on veut lui dérober. Pourtant déjà le climat de la pièce ne manquait pas sinon d'originalité si l'on se réfère à l'époque où elle fut proposée au moins son intrigue avait de quoi susciter l'intérêt du public. Qu'on en juge : une actrice adulée du public reçoit pendant l'entracte de la représentation du Chandelier* (d'Alfred de Musset) la visite dans sa loge du général allemand Von Clodius qui fut son premier amour et qui est prêt à déserter tandis que, parachuté par Londres, se tient dans une pièce contiguë, un résistant. Pourquoi est-il là lui aussi ? Tout simplement parce que le jeune Henri Marceau, c'est son nom, admire passionnément Carola : il semble quand il est visible sur scène, dans la loge s'amuser de la situation qu'il a en partie provoquée. Et pourtant ... nous sommes donc en pleine Occupation, cette période nauséabonde où l'on a faim, où l'on arrête et où l'on dénonce. Du côté jardin de la scène, une porte permet d'entrer et de sortir de la loge : derrière elle, s'agite un monde menaçant : la milice piétine, elle attend derrière le battant, s'impatiente, repoussée temporairement quand elle s'introduit tout en cherchant la proie qu'on veut lui dérober. Le dénouement ? Au terme d'une tentative de fuite, la situation pour lui devenant intenable, le jeune résistant sera abattu par la gestapo dans les cintres avec Campan qui l'y a rejoint, lequel par ce geste recouvre sa dignité. Serge Herry * Jean Renoir, cinéaste (1894-1979) ** Carola : Norman Lloyd en fit une adaptation télévisuelle chez nous inédite, et François Truffaut s'en est fortement inspiré pour son film Le dernier métro. Truffaut fit éditer Carola dans la collection « L’Avant-Scène ». *** Il existe bien aussi dans la pièce de Musset un trio masculin : le mari, l'amant et le jeune soupirant naïf entourant la femme. Mais là s'arrête la similitude entre les deux pièces : pas de mise en abyme. Un simple jeu de renvoi. |
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Pierre Ascaride et L’Esprit de Familleou avec l’Esprit de Troupe ? |
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On connaît surtout Pierre Ascaride comme l’excellent directeur du Théâtre 71, la scène nationale de Malakoff. Son théâtre a connu de grands moments ces dernières années, comme l’apparition et l’épanouissement d’un des plus grands dramaturges francophones actuels, le libano-canadien Wajdi Mouawad (Voir notre Dossier ) et la découverte du jeune metteur en scène Benoît Lambert dont nous avions beaucoup aimé l’original Misanthrope de Molière la saison dernière. La fraternité de Pierre avec Ariane Ascaride nous avait valu à plusieurs reprises des lectures publiques de textes de Serge Valetti. Mais Pierre Ascaride est aussi une bête de scène qui, depuis 2000, a décidé de nous conter son épopée familiale de fils d’immigrés italiens à Marseille. Il y eut d’abord Au vrai chichi marseillais, qui rendait hommage à l’Alcazar, ce paradis des variétés théâtrales, musicales et populaires marseillaises, avec deux « ex-princesses » de ce lieu, les sœurs Trébor. Il avait écrit et joué son texte, mais il en avait confié la mise en scène à Cécile Backès pour bénéficier d’un regard extérieur. En 2004, seul cette fois-ci, et dirigé par Ariane Ascaride, il interprétait Inutile de tuer son père, le monde s’en charge. Dans ces spectacles, Pierre Ascaride cause peu. Il joue. Il interprète. Il donne chair. Il reconstitue le monde populaire marseillais et italien qui l’a formé. Pas de nostalgie dans ses souvenirs qui remontent aux année cinquante : il peut montrer son père aussi bien en victime de la société qui l’employait que coupable par égoïsme vis à vis des siens. |
Pour savoir ce que Pierre Ascaride écrit entre les lignes, lisez ses deux précédents textes publiés dans la collection de théâtre « La Chamaille » à L’Atalante | |
L’Esprit de Famille en octobre 2007 à Malakoff |
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Ces temps-ci, il était question d’
« Esprit de Famille » à Malakoff : Pierre Ascaride avait fait
venir pour des soirées ou des après-midi incroyablement riches toute une
« troupe », cette entité qui manque tellement à nos théâtres et
dont il a le regret. Chantal Galiana (et Denis Chouillet)
avaient dit et (fort bien) chanté Le Diable court dans la nuit
(du 5 au 6 octobre). Le jeune Pascal Sangla a aussi chanté une nuit
(le 19 octobre). Deux après-midi incroyables avaient rassemblé quelques stars de nos scènes. Le samedi 13 octobre, carte blanche était laissé à Jacques Bonnafé, Isabelle Caubère, Noël Casale et Yannick Jaulin : chacun avait toute liberté pour donner des extraits de son dernier spectacle en préparation. L’expérience était reprise le lendemain, dimanche 14 octobre : Valérie Puech et Estelle Savasta créaient sur le thème du baiser ; l’extraordinaire Fellag disait son « bon petit couscous », ou "comment intégrer par la cuisine". Nasser Djemaï nous initiait avec invention à son amour de la famille. Enfin la grande découverte de Malakoff, Wajdi Mouawad, montrait comment faire réellement un taboulé théâtral tout en contant des souvenirs de sa mère, la tragédie des guerres civiles au Liban et sa naissance comme poète, écrivain et dramaturge. On sait maintenant pourquoi les bombardements sont si présents dans son œuvre. De grands moments. |
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De gauche à droite, on
reconnaît Pierre Ascaride et Nasser Djemaï préparant le taboulé théâtral de Wajdi Mouwad, debout - Malakoff – Théâtre 71 - Scène nationale
14 octobre 2007
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Et Ta Sœur ! |
Pierre Ascaride - Directeur - Auteur - ActeurLe Ministère interroge le Directeur de Théâtre, c’est l’Acteur qui répond |
On retrouve plusieurs de ces noms
dans le dernier spectacle écrit et joué par Pierre Ascaride, Et
ta Sœur ! Tentative d’Évaluation en forme d’Opérette. Le jeune Pascal
Sangla l’accompagne (aux différents sens de ce terme, y compris musical)
sur scène, la mise en scène est d’ Estelle Savasta « avec la
complicité » de Benoît Lambert. Encore une fois, peu de discours,
mais de la pâte humaine, un jeu perpétuel sur la voix et les accents (le
contraire de « pointu », c’est « rond » ?), une
infatigable gymnastique (mais comment fait-il ?), des souvenirs de tout
et de tous : de Marseille et de l’Italie, de ses ancêtres, de son
enfance, de ses examens -
toujours repassés en septembre - et de son ténia ( ! ), de son père (militant
politique, oui, mais qui dilapide l’argent du ménage avec sa maîtresse), de
sa mère, de la tante, de sa grand-mère, du médecin, de la voyante
extra-lucide (attention, il ne « dit pas du bien » de tous ces
gens ! oh non ! et tout ce petit monde n’est peut-être pas réel).
Tout un univers populaire (disparu ?) vit devant nous. Et bien malin qui
dira si nostalgie il y a (car ce monde n’avait pas que des bons côtés).
Ascaride est volontiers cru et rabelaisien, cela peut surprendre ou choquer,
mais c’est bien une culture orale qui s’exprime ici. Et, au passage, Ascaride
lance ses piques. Dans son premier spectacle, il s’en prenait à certaines
« stars » du théâtre public. Ici, il y a cette scène hilarante où
il s’explique avec timidité - Ascaride, timide ! - au téléphone avec sa
mère ... qui fait des ménages chez « Madame Caubère » dont le
fils ... vous le savez bien ... a tellement de succès ... Et quand le jeune Pierre tue la
« poule au pot familiale » en la tenant par les pattes, ne
s’agit-il pas de la représentante de ce « système » qui a demandé
une « auto-évaluation » au Directeur d’une scène nationale, et qui
y répond en acteur par cette drôle d’opérette pleine d’énergie ? 27 octobre 2007
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Et Ta Soeur sur le site de Théâtre on line | |
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Festival MAR.T.O. à AntonyVanité / Hans et Greutel / GrannyLes "nouveaux marionnettistes"De même qu’il existe un « nouveau cirque », il existe des « nouveaux marionnettistes » . Ces artistes utilisent tous les moyens à leur disposition, les classiques et les modernes. Les « manipulateurs » sont souvent conteurs, ça c’est classique, mais ils peuvent être aussi, tout simplement acteurs ou machinistes. Les marionnettes peuvent être des marionnettes à fils ou à tiges, ou manipulées à bras le corps, ou ne pas être marionnettes du tout. Car maintenant tout peut être un « objet manipulable » : des outils, des bouts de bois, des sculptures, et la seule question qui reste concerne la place de l’être humain sur la scène. Dans les deux premiers spectacles qui vont être présentés, les acteurs manipulateurs et conteurs sont très présents (ils sont même l'élément essentiel), dans le troisième, c'est son absence qui est troublante. |
Adaptation, mise en scène et interprétation : Denis Athimon |
Le Bob Théâtre : Hans et Greutel (c) Bob-Théatre
Denis Athimon, auteur et interprète de cette « relecture » du conte « Hansel et Gretel » transmet sous forme théâtrale une esthétique qui nous vient de la bande dessinée « trash » et du dessin animé. Dans ses mimes et ses gestes (peu de manipulations, spectacle minimaliste), on reconnaît même des images venues des films à effets spéciaux réalisées ici « à la main » par un acteur-conteur. Il nous donne une vision remplie de dérision et d‘humour noir de cette histoire traditionnelle que tous le monde connaît. Ainsi, le petit Hans s’écrie devant un spectacle inattendu : « je n’en crois pas mon œil », car les mauvais traitements de sa marâtre ont fait perdre un œil au petit borgne. Denis Athimon - bien aidé par son compère régisseur pince sans rire Alexandre Musset - a une réelle virtuosité dans l’utilisation de sa voix, et c’est un vrai conteur. Cette réécriture « moderne » fait rire, c'est vrai (ce genre d’humour est devenu dominant dans nos médias), mais elle est bien gratuite et ne crée guère d’émotions. Encourageons ce talentueux acteur à travailler sur de vrais textes ! |
Les doigts de Delphine Bardot font vivre un mythe moderne.
Écriture et mise en scène : Benoît Fourchard Interprétation, manipulation et création des objets : Delphine Bardot |
Cie La Soupe : Vanité(c) Vanité
Une « vanité », vous savez bien, ce sont ces tableaux classiques où une jeune et jolie femme est associée à un squelette pour nous rappeler que la mort nous attend tous. Ici, c’est une actrice-manipulatrice qui accueille chaque spectateur avec un grand, beau (et sarcastique ?) sourire. Cette actrice est belle, au sens des critères « moderne », bref elle ressemble à une « poupée Bar... ». Est-ce un cadeau ? Et bien pas du tout ! Delphine Bardot (est-ce un pseudonyme ?) et les poupées du commerce manipulées, soigneusement retouchées, nous prouvent qu’être belle est une destinée tragique. Car la beauté ne peut pas durer sans un travail gigantesque sur le corps, travail de titan qui peut occuper toute une vie. Notre description est une interprétation de ce spectacle intelligent, brillant et dérangeant. Delphine Bardot dit le texte - un « vrai texte » de Benoît Fourchard qui a fait la mise en scène - avec une grande présence et beaucoup d’humour. Ou plutôt beaucoup d’ironie. Elle manipule ses figurines avec virtuosité (de l'art d'utiliser ses doigts qui font vivre un idéal féminin moderne). Et enfin, elle manipule elle-même son propre corps, et ça, nous ne l’avions jamais vu. Elle nous prouve que derrière la jeunesse et la beauté, malgré un corps parfait, la vieillesse et la mort veillent. Pire : la cellulite est là, cachée en embuscade ! C’est fort, émouvant, souvent drôle, mais plus souvent encore, cruel et perturbant. Comment vivre quand le travail sur le corps pour conserver sa beauté occupe toute la vie, et moralement, vous tue ? |
Mise en scène et lumière : David Girondin
Moab |
Compagnie Pseudonymo : Granny(Finlande)
Là, pas de texte, mais une vraie chorégraphie. Un(e) marionnettiste invisible manipule une poupée d’un hyperréalisme dérangeant : le corps entier (plus grand que nature ?), un peu trop gros et maladroit, d’une très vieille dame. Qui vit lentement. Qui marche en piétinant. Qui met plusieurs minutes pour aller à sa fenêtre. Qui s’appuie sur une canne qui tremble. Qui vous regarde avec perplexité. Le réalisme est hallucinant quand la canne tombe alors que la vieille dame est assise et qu’elle ne peut pas se pencher suffisamment pour la ramasser. Ou quand elle est montée sur une chaise pour changer une lampe et qu’elle ne peut pas redescendre. Et s’il n’y avait que ce réalisme, ce ne serait pas ce chef-d’œuvre : David Girondin Moab a conçu une vraie chorégraphie du corps maladroit de la vieille dame. Il en naît beaucoup de poésie. Cet étrange ballet en solo dure ce que dure le quatuor « la jeune fille et la mort » de Schubert qui l’accompagne. Nous ne connaissons pas le visage de Outi Sippola le (ou la) génial(e) marionnettiste : il (elle) est complètement recouvert(e) de noir dans une ambiance nocturne, il (elle) est donc quasiment invisible, et c’est encore la poupée qui vient saluer à la fin. J.-L. L.
14 novembre 2007 |
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22 Novembre 2007 - Danses contemporaines Hip-Hop à AntonyLes Rares Différences / Marie-Agnès GillotFour Men (and Woman) / Régis Obadia |
Les Rares différencesChorégraphies : Marie-Agnès Gillotavec : Rachid Chabi, Marjorie Hannoteaux, Marc Mandravaheloka (Fish) Four Men (and Woman)Chorégraphie : Régis ObadiaDramaturge : Lisa Wiergasova avec : Amin Benassa, Amala Dianor, Anna Ivacheff, Fabrice Labrana, Davis Phiphak (Laos) |
La vitalité de la danse Hip-Hop n'est plus à démontrer, et dans les Hauts de Seine, le Théâtre Jean Vilar de Suresnes produit des spectacles qui tournent. Le 22 novembre 2007, les caméras étaient à Antony afin de capter des images pour un film sur le développement du Hip-Hop dans les Hauts de Seine. Après les danses, sur scène le célèbre chorégraphe Régis Obadia et les danseurs de deux spectacles conversaient avec le public. Il est remarquable qu'une danseuse étoile de
l'opéra, Marie Agnès Gillot, et un chorégraphe,
très connu pour ses créations en "danse contemporaine",
Régis Obadia, montent des spectacles avec des danseurs venus
d'un "art de la rue" qui mèle codage très strict (toutes
les bases doivent être connus des danseurs Hip-Hop),
improvisations personnelles et entraînement physique intense
(certaines danses nous montrent des exploits peu imaginables !).
Et pourtant, ces danseurs très individualistes, qui
dansent le plus souvent seuls, doivent être capables
d'entrer dans un projet et une écriture chorégraphique
de maîtres de la danse contemporaine, venus d'une autre
planête artistique. Nous avons cité le rôle de
Suresnes dans cette histoire artistique, ajoutons celui de l'école de danse d'Angers où a travaillé Régis Obadia.
Les deux chorégraphies de Marie-Agnès Gillot
et Régis Obadia ont su utiliser ce que le Hip-Hop a de meilleur
(l'énergie, la joie de vivre intense, l'exploit physique, l'art
d'utiliser le sol) pour "écrire" une autre aventure, celle
des rapports entre hommes et femmes. Car si la danse contemporaine
attire surtout des femmes, le Hip-Hop attire plutôt des hommes et
les rapports éternels que racontent la danse sont
transformés. Il s'agit donc de "Hip-Hop
décalé" et d' "improvisations dirigées". Une
soirée très réussie à laquelle avaient assisté de nombreux jeunes spectateurs/trices. J.-L. L.
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Titoune au sol.
Trapéziste, elle a remporté la Piste d'argent de la
Piste aux Espoirs en 1994. Quand on la voit voler en haut du chapiteau,
on comprend pourquoi.
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5-16 Décembre - Nouveau Cirque à AntonyVolchok / Cirque Trotolla |
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Etonnante
soirée : un modeste chapiteau, trois artistes sur la piste, un
musicien, un technicien. D'abord, on voit un hommage au cinéma
burlesque américain muet. Pas si muet que cela, car la musique,
très inventive et très présente, participe
pleinement au spectacle. Mais les trois clowns sur scène,
habillés un peu en semi-clochards, semblent venus là pour
jouer des sketches avec des ballots apparemment énormes, ballots qui
tombent du ciel sur leurs dos et qu'il faut incessamment transporter.
On fait ainsi connaissance avec Bonaventure, le gros costaud barbu, Mads le jongleur lunaire et Titoune,
la voltigeuse à la frêle silhouette androgyne, à la
tignasse rousse ébouriffée, qui adore ne pas porter ses
charges et se fait transporter par les autres : sur leurs ballots,
sur leurs dos, souvent cachée, provoquant les surprises ; un
de ces trios improbables comme le cinéma burlesque les
aime. On s'amuse devant ce gros costaud à la barbe rousse,
à la démarche d'ogre de bande dessinée,
chargé de cette effrontée voltigeuse.
Et puis le spectacle s'envole : la voltigeuse se retrouve
en haut d'une haute échelle en équilibre sur un balai
à roulettes. Comment la loi de la pesanteur accepte-t-elle un
tel exploit ? Cette échelle sert à monter au haut du haut
du chapiteau. Et là, l'ogre roux et la frêle voltigeuse se
livrent à un numéro d'acrobaties aériennes
où la voltigeuse montre une maîtrise effrayante du
trapèze. Titoune a beau avoir assuré sa
sécurité par une corde lâche, elle nous
effraye lors d'une longue suite d'exploits aériens superbes et
incompréhensibles. Comment peut-elle voler ainsi ?
Comment peut-elle enchaîner aussi vite ses envols ?
Pourquoi ne chute-t-elle pas ? Comment son partenaire fait-il
pour la récupérer à chaque fois ? On est
infiniment séduit, car ce spectacle montre que l'exploit
physique peut accompagner la poésie et
l'émotion, mais on subit aussi toute une série de
décharges d'adrénaline. On
est bien obligé d'admettre que Titoune est une génie de
la voltige et du trapèze, et avec Bonaventure elle a su trouver
un partenaire à la hauteur ! Etonnante soirée.
J.-L. L.
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© ATFG - Amis du Théâtre Firmin Gémier – Mise à jour du 15 décembre 2007 | |